SYMPHONIE NUMÉRO 3 DE BRAHMS
Dès que les notes musicales se jouent,
elles virevoltent et m’entraînent dans l’imaginaire;
ressuscitant une époque qui s’engoue
de petits instants juvéniles, purs, débonnaires.
Poco Allegretto, soyeuse mélodie,
équilibre lyrique que toi, Maestro,
tu composas en une étonnante harmonie
des contraires, exécutée allegro.
Comme une légère caresse qui m’effleure,
comme la plume qui glisse à travers un zéphyr;
la poésie de ton oeuvre embrase mon coeur,
transparente, intouchable, précieuse comme le saphir.
Les instruments à cordes et à vents s’unissent
pour interpréter les mots qui valsent;
ceux qui expriment ton romantisme; ceux qui tissent
l’évasion d’un monde de froid et de glace.
Aux mélanges des accords, reviennent à la mémoire
nombreuses odeurs melliflues, de pâtisseries
encore tièdes, aux pommes, aux amandes et aux poires
dont le parfum embaumait la buanderie.
Rien ne vaut ces instants exquis, souvenirs intenses
qui refleurissent à chaque moment de solitude
quand mon esprit s’évade pour combler l’absence
d’amour magique omniprésent dans ce prélude.