L’HISTOIRE ÉCUME LES PAS
Aux abords de la forêt vierge, salvatrice,
Se croisent les drailles empruntées par l’homme rêveur,
Qui se déplace au gré de nombreux caprices
Et recherche assidûment la voie du bonheur.
Une petite faine glabre, tombée sur les rocailles
Attire l’attention intriguée du flâneur naïf.
D’un vert trop vif, d’une petite taille,
Le fruit n’est pas encore mûr, se dit-il pensif.
Comment telle innocence, éclat de jeunesse,
Peut-elle déjà s’éteindre à la pointe du jour
Quand l’aube s’annonce radieuse, pleine d’allégresse
Et que ses acolytes, eux, encore, savourent .
Le passant poursuit la marche, moins cadencée
Car l’injustice le tourment et brise la paix.
L’harmonie n’est plus, le gland vint tout boulverser.
Enchâssé dans sa cupule, il forme son dais.
Moult interrogations le tenaillent ; elles hantent.
La foulée s’assouplit et le badaud pense.
Il marque l’arrêt qui le désoriente.
L’homme a perdu le sentier. Quelle négligence
Un rocher se dresse face à lui, plus d’issue ;
Point d’échappatoire possible. La peur gagne.
Les forces s’éteignent et la clarté s’atténue.
Sous lui se dérobe la vie de cocagne.
Un souffle impétueux érafle son âme.
Un élan téméraire apprivoise son être.
Il rassemble ses forces qui se fondent en la flamme
Brûlant l’épreuve avec la puissance du reître.
Le paladin, épuisé soudain s’effondre ;
Lorsque les paupières s’écarquillent péniblement,
Le ciel l’appelle, mais lui, reste sans répondre,
Surpris de la féérie des nuages blancs.
Le charme de l’instant lui insuffle l’énergie.
Il se redresse, droit, fier, désormais résolu
A emprunter le layon de la magie,
L’unique songe de ses pas vers l’Absolu.