L’ARCHET DU PARDON
Le luthier embrase les formes charnelles
de l’instrument éternellement inachevé,
vivable. Aucune contrainte : l’Inconditionnel,
à l’instar de sa mère qu’il a quittée.
Les dents l’ont arraché à la place ordonnée.
Perdu dans le chaos, la tourmente névrotique.
Pour définir ses lignes; élire sa destinée
et jongler avec le langage didactique.
Le pont suspendu se nomme « Archet du Pardon ».
Il lie le vivant à l’endormi pour jouer
le bémol dulcifiant le sceau de tradition;
la sonatine aux figures de notes dorées.
La clef minore la portée de la souffrance
qui s’échappe dans les flots musicaux de l’oeuvre d’art.
La beauté naît de la haine et tisse l’assonance
des doctrines antagonistes avec égard.
L’Archet frôle la corde et dompte l’Inconnue.
Avec Ingénuité, les crins la caressent.
Il l’accepte au-delà de nuances mises a nu
et compose une nouvelle affection sans détresse.
La perfection du morceau interprété
désigne la phase évolutive du violon.
La colophane ternit les cheveux desséchés.
L’héritier est l’archet de la création.
La métaphore dénonce la métamorphose.
Le battement d’ailes du papillon mnémonique.
La coulée de paillettes suinte à travers la prose.
Le lendemain non contrôlé s’annonce épique.