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LE MARTIN-PÊCHEUR A MANGÉ MON POISSON ROUGE

LE MARTIN-PÊCHEUR A MANGÉ MON POISSON ROUGE

J’avais reçu Bobby le jour de mon anniversaire.
C’était un très joli poisson rouge, un cyprin doré.
Je lui avais procuré un bocal en verre.
Il nageait en rond et gonflait ses joues d’un air navré.

Comme il s’ennuyait dans cette petite superficie,
j’entrepris de lui faire prendre l’air au bord du lac.
De découvrir ses alentours et ses arbres fleuris.
Dans son récipient, il voguait en zigzag.

« Oh regarde », lui dis-je, une sauterelle vert olive.
Je la pris par la patte mais elle s’éclipsa.
Des oiseaux pépiaient, il s’agissait de grives.
La tranquillité berçait les mimosas.

C’était sans compter la présence d’un volatile affamé.
Je l’avais bien aperçu dans son peignoir moucheté turquoise.
Le corps court et trapu, le bec long et affiné.
Qui aurait cru qu’il confondrait Bobby avec une framboise ?

Soudain, il percuta la surface de l’eau
à la suite d’un fulgurant plongeon en flèche.
Là où la bouche de mon poisson rouge formait un O.
Et il s’en empara comme une canne à pêche.

Hébétée, je restai les yeux et la bouche grands ouverts.
Une colère blanche s’installa en moi, un cauchemar.
Je l’engueulai comme du poisson pourri d’un ton amer:
« Assassin, assassin , rends-moi mon poisson, tête de lard ! »

Mais rien n’y fit, Bobby n’était plus là.
Le pot transparent était inhabité.
Le martin-pêcheur l’avait choisi comme repas.
Et moi je suis rentrée toute déconcertée.
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LE DIABLOTIN QUI MANGE DES CERISES

LE DIABLOTIN QUI MANGE DES CERISES

« Qui a renversé le lait sur la table ? » crie maman.
Ce n’est pas moi, c’est le diablotin, répond Léo.
Quel diablotin ? De qui parles-tu chenapan ?
Mais oui, le méchant lutin au drôle de chapeau.

Un méchant lutin au drôle de chapeau et quoi encore ?
Tu te moques de moi je suppose ? Tu ne m’y prendras pas !
Mais maman, tout le monde le connaît, il n’y a que toi qui l’ignore.
Il a de grosses joues vertes, une salopette bleue et danse la polka.

La Polka ? Une salopette bleue, des joues vertes ? Mon petit loup,
Quelle plaisanterie me racontes-tu là ? Tu te ris de moi !
Non, non, il a même des oreilles pointues, c’est un sacré filou.
Même qu’il ne parle pas, il aboie… Oui, il aboie.

Les enfants le connaissent, c’est à cause de lui que nous sommes punis.
Lorsque je laisse traîner mes affaires, lorsque je ne tire pas la chasse,
lorsque je ne termine pas mes devoirs, c’est lui !
Lui encore quand des bibelots ou des jouets se cassent.

C’est un farfadet très malicieux et vilain roublard.
Il sort de sa cachette au moment propice aux bêtises,
et lorsque les parents nous grondent, il prend un air goguenard.
Il se croit alors vainqueur et avale des cerises.

Mon loulou, nous avons tous un petit diable en nous
et nous commettons des balourdises et maladresses.
Mais ce qui nous fait grandir au-delà de tout,
est de prendre conscience de nos limites et faiblesses.

Si tu commets une erreur, rectifie le tir.
Le lait renversé peut-être nettoyé.
Maman n’aura alors aucun motif pour bouillir.
Et le vilain lutin, plus de raison d’exister.
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BOULETTES À LA SAUCE TOMATE

BOULETTES À LA SAUCE TOMATE

Ce soir nous mangeons des boulettes à la sauce tomate.
Que j’aime les boulettes, des petites boules toute rondes,
de la viande hachée avec un sabre de pirate,
du rouge sang partout dans l’assiette, c’est immonde !

Que j’aime les boulettes à la sauce tomate bien mijotées.
Maman ferme la porte de la cuisine quand elle les prépare.
Je suis certain qu’elle se bat avec des flibustiers.
A chaque fois qu’elle a fini, partout c’est le bazar.

Je pense qu’elle les assomme avec des casseroles.
Elle attache leurs mains avec des essuies.
Vu le bruit, ils doivent faire beaucoup de cabrioles.
Elle est forte car à chaque fois, ils s’enfuient.

Que j’aime les boulettes à la sauce tomate bien chaudes.
Après le combat, le glas sonne, « à table les enfants .»
Nous courons, nous nous attablons, même le chien « Claude ».
Et nous célébrons la victoire de notre maman.
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LOLA LA ROSE ET LE PETIT DOIGT

LOLA LA ROSE ET LE PETIT DOIGT

Une douce main toute gaie vadrouille
A travers les herbes hautes et les brindilles.
La rosée du matin la chatouille,
Le soleil la caresse, dans le ciel il scintille.

Monsieur pouce mène le pas des 5 doigts,
Il bondit de joie et sifflote une mélodie.
L’index et le majeur le suivent, ils marchent à trois.
L’annulaire, lui, est en congé maladie.

Du haut de sa tige, Lola la rose rougit.
L’auriculaire caresse ses pétales.
Belle et délicate, elle lui dit merci
Quel est donc ce gentil animal ?

Je suis le plus petit des doigts, lui dit-il ;
Mais le plus inventif également.
Lola le regarde et cligne des cils.
Que peux-tu bien inventer petit doigt charmant ?

Du bout de mon ongle, je caresse les fleurs,
Elles sourient et me rendent grâce.
Chacune chante une note avec candeur.
L’une un do, l’autre un mi, aucune ne se lasse.

En bout de journée, la prairie danse.
Toutes les fleurs exercent leur voix.
Les coquelicots fredonnent un air en cadence
Avec les pâquerettes qui fleurissent les bois.

Je suis le chef d’orchestre de tous les bouquets.
Ma baguette mène la symphonie.
J’inspire le parfum de chaque bleuet
Et les couleurs se mêlent en harmonie.

Dis donc, lui dit Lola, elles te plaisent toutes.
Moi je ne chanterai pas pour toi.
Mes épines me protègent, alors écoute.
La plus belle des fleurs ne perdra pas sa voix.
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LE CHIOT À LA LONGUE PERRUQUE BLONDE

LE CHIOT À LA LONGUE PERRUQUE BLONDE

Dis-donc toi, pourquoi portes-tu une longue perruque blonde ?
Cela fait trois jours que je te vois ainsi.
Wouf ! Je sais, j’aimerais que quelqu’un me tonde.
J’ai eu la mauvaise idée de la coller, maintenant je suis puni.

Ah, il n’y a que les chiots pour penser à de telles bêtises.
Je suppose que tout le monde se moque sur ton passage.
Oui mais je n’écoute point leurs sottises.
Ce sont toujours les mêmes chiots adeptes aux commérages.

J’ai tout entendu, leur vie est tellement dénuée de sens.
Du: «Eh, regardez, une barbie à quatre pattes .»
Ils ne connaissent vraiment pas la bienveillance.
Au « Wouf, ta mère aurait dû t’appeler Agathe! ».

La médisance est leur pain quotidien, cela ne me touche guère.
Leur vie est vide, ils cherchent à la remplir
Potins, ragots, cancans, toutes des commères.
Ils ont tout faux s’ils pensent m’affaiblir.

Suis-moi, je connais un salon de toilettage
tenu par un champion qui te rasera.
Envisage tout de même d’arrêter les enfantillages
car certaines âneries ne se rattrapent pas. 

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LA PRISON DES ANIMAUX

LA PRISON DES ANIMAUX

Aujourd’hui, nous sommes allés au jardin zoologique.
J’ai vu des tas d’animaux derrière les barreaux.
Beaucoup étaient malheureux et nostalgiques.
C’était moche, je tremblais sous mon manteau.

Pourtant, papa m’avait dit qu’on s’amuserait bien.
Moi, j’ai pleuré de les voir en prison,
dans de toutes petites cages ; j’étais plein de chagrin
car ils sont enfermés loin de leur maison.

Papa m’a regardé et n’a pas tout compris.
Quand il était petit, il aimait le zoo.
Mais il a essuyé mes larmes, nous sommes partis,
et nous avons bu un chocolat chaud.

Quand je serai grand, je serai président
et j’interdirai la capture des animaux.
Chacun respectera la nature et les êtres vivants
dans un monde d’harmonie et de renouveau.

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LA PRINCESSE VIOLETTE

LA PRINCESSE VIOLETTE

Violette est une princesse.
Ses chaussures et ses robes sont mauves.
Son palais regorge de richesses
où elle se régale de guimauve.

Elle change de tenue tous les jours
et aime déballer sa garde –robes.
En petits souliers chics, elle savoure
les regards qui se dérobent.

Elle se croit plus belle que toutes
Et dévoile ce qu’elle détient.
Elle révèle ce que cela coûte,
toute fière, surtout devant Aurélien.

Pour lui, son cœur chavire.
« boum, boum », il bat très fort.
Elle lui offre de doux sourires
et lui montre tous ses trésors.

Mais cela ne le touche guère.
Il reste impassible à ses avoirs.
Ce qu’elle possède l’indiffère.
Tout cela est illusoire.

Pour Aurélien ce qui compte
est au-delà de son miroir.
C’est que leurs âmes se confrontent.
Qui es-tu ? J’aimerais le savoir…

Violette, j’aime les filles gentilles,
drôles, généreuses et émouvantes.
Je n’ai que faire de tout ce qui brille.
Contente-toi d’être présente.

Et peut-être que sur le parcours,
je découvrirai un cœur enviable.
Expose-le à la lueur du jour
si tu souhaites être désirable.

Aujourd’hui je ne sais pas.
Derrière le luxe tu te caches.
Je me demande qui est en face de moi.
Il est temps que tu t’en détaches.

Être bien plus qu’ Avoir.
C’est la clé de toutes les serrures.
Si tu veux te faire aimer,
ce sera sans fioriture !

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LA BATTE DE BASEBALL SE PREND POUR LE CHEF

LA BATTE DE BASEBALL SE PREND POUR LE CHEF

Toi la casquette, tu te diriges vers le centre.
Toi la balle, tu viens vers moi en ligne droite.
Toi le t-shirt numéro neuf, tu te concentres.
Et vous les baskets, vous vous dirigez vers la droite.

À mon signal, tout le monde prend sa place et go !
Et alors, bande d’abrutis, qu’attendez-vous ?
Je vous somme de bouger illico presto.
Que se passe-t-il ? Pourquoi personne ne joue ?

Et, revenez ici, c’est moi qui commande !
Vous devez m’écouter et obéir !
Je sais comment devenir une légende.
L’équipe s’éloigne et la batte se met à pâlir…

Elle se retrouve au sol immobile et opiniâtre.
Toute seule sans comprendre la situation.
Elle a donné des bâtons pour se faire battre.
Aucun n’aime être traité avec domination.

À force de se prendre pour le chef, ses copains l’abandonnent.
Pour se distraire ensemble il faut pouvoir se respecter
dans la compréhension, point besoin qu’elle ordonne.
La gentillesse est la moindre des civilités.

Les équipes soudées n’ont pas besoin de dirigeant.
Chaque membre, à sa place, poursuit un objectif commun.
Ce qui compte, c’est de s’amuser en partageant
avec estime, égard et affection pour chacun.
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GASTON LE CAMÉLÉON

GASTON LE CAMÉLÉON

Aaaaaahhouw, Gaston le caméléon s’étire et bâille.
Aaaaaahhouw, c’est dur de se lever, je reste couché.
Gaston est fainéant, il ne veut pas se rendre au travail.
Il préfère rester tranquille chez lui et paresser.

Tout petit déjà c’était le plus nonchalant de tous.
Lorsque ses camarades s’attelaient à la tâche
et changeaient de couleur en fonction des feuilles dans la brousse,
lui gardait les mêmes coloris en constante relâche.

Sur le sable, il était bleu, sur les plantes, il était rouge,
sur les troncs, il était mauve et dans l’eau, il était jaune.
Autant vous dire que son mimétisme n’est pas au point quand il bouge
et qu’on le repère encore aujourd’hui dans toutes les zones.

A chaque activité entamée, il s’arrête à mi-parcours.
Jamais Gaston ne finit ce qu’il entreprend.
Tout le fatigue en permanence , il n’a aucune bravoure
et laisse toujours tomber, c’est vraiment décourageant !

Il n’a pas achevé sa maison qui reste sans toit.
Depuis des années, il pleut à l’intérieur.
Gaston ne peut se rendre dans le jardin comme autrefois
car il n’a jamais tondu la pelouse, trop de labeur !

Sa maman vient encore lui apporter des gueuletons.
Comme il ne répond pas quand le téléphone sonne
Elle chante : « Gaston y a l’téléphon qui son et y a jamais person qui répond ! »
Mais lui s’en fiche et pou rien au monde ne s’actionne.

Bien sûr dans la vie, Gaston a peu réalisé.
Ni compagnon, ni enfant, ni quoi que ce soit.
Il faut faire des efforts pour être récompensé !
Sinon, on mène une existence qui parfois déçoit.
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RENÉ NEZ COLLÉ

RENÉ NEZ COLLÉ

Dans ma classe, j’ai un copain qui s’appelle René.
De l’extérieur c’est un enfant comme moi
avec ses différences et sa personnalité.
Mais lui est accro aux écrans, Dieu sait pourquoi.

Il a le visage collé à sa tablette.
C’est pourquoi nous l’appelons « René nez collé ».
Même dans la cantine devant son assiette
ou quand nous jouons ensemble à la récré.

Ce week-end il est venu à la maison.
J’avais organisé une soirée pyjama.
Nous étions une bande de quatre joyeux lurons
qui pétaient le feu et jouaient aux ninjas.

Sauf que René avait pris son ordinateur de poche.
Il s’est isolé pendant deux jours dans un coin.
Nous n’étions plus que trois mousquetaires, c’était moche.
À partir de maintenant, je l’inviterai beaucoup moins !

L’autre jour en me promenant dans la campagne,
j’ai vu un faisan. C’était extraordinaire !
C’est comme participer à un tournoi qu’on gagne,
Des instants uniques, inoubliables que je vénère.

Je crois que René ne voit plus ces miracles.
Ses yeux ne tournent pas à gauche ni à droite d’ailleurs.
Son regard fixe l’écran qui fait obstacle.
Et il s’écarte de nous comme un boudeur.

Moi, je préfère jouer au football en équipe,
construire des châteaux ou des circuits pour voitures.
Lorsque j’invite un ami, j’aime qu’il participe
et que nous jouissions ensemble de l’aventure.

Tant pis pour René, il finira plein de tics.
On l’aura prévenu, ce n’est pas faute d’essayer.
Il ne saura plus comment on communique
et restera à tout jamais « René Nez Collé ».