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DE CORRIDA À TRÉPAS

DE CORRIDA À TRÉPAS

Les épreuves provoquent l’instinct sauvage,
lui qui se souvient de l’immense étendue
de l’océan d’amour qui caresse les plages
de nos âmes blessées, mises à nu.

Le matador plonge son regard animal
dans les entrailles du fauve blessé.
Les portes de l’univers musical,
pour s’épanouir dans l’abysse illimité.

Rouge vif, le sang coule des chairs.
Le corps se détend, relâche les tensions.
La fin d’une lutte sans merci, pause amère.
Le silence envoûte le public en immersion.

Il nous unit dans l’émotion de la perte.
L’égo s’évanouit, la rupture nous saigne.
La chute d’une vie, la mort nous déconcerte.
S’adopter, s’aimer, voilà ce que l’absence nous enseigne.

La fragilité de nos cordes nous rend attentifs.
Les pupilles se dilatent, l’œillade s’intensifie.
Nos âmes se croisent, tourbillon sensitif
dans les draps blancs qui nous enveloppent et nous lient.

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L’AMBULANT MARCHAND DE POÊLONS

L’AMBULANT MARCHAND DE POÊLONS

Il est toujours souriant et met en scène
une ingénieuse comédie pour ménagères
en quête de l’Affaire, tout d’une haleine,
encore plus efficace, plus utile et moins chère.

Il les charme, les épate et les affriole
dans son monde. Celui qui fait danser les mots
et chanter le poêlon. Elles passent et récolent,
intriguées, ravies et achètent prestissimo.

Il est le troubadour des temps modernes.
Le barde qui amuse la gente dame
et le temps d’un instant, éloigne la galerne
pour conter les us comme dans l’épithalame.

J’ai pénétré l’univers profond, in petto
du ménestrel toujours fidèle à son étal
et j’y ai découvert l’âme d’Angelico
aux yeux grands ouverts et au discours allodial.

Orphelin, élevé parmi les jésuites,
dont il garde quelque souvenirs éprouvants.
A présent, le papa de trois jeunes artistes
qu’il élève avec un amour pur, connivent.

Il suffit d’un regard pour vouloir l’étreindre
tellement la sensibilité qu’il dégage
touche de plein fouet, sans manquer d’empreindre,
la journée du marché aux bavardages.
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L’AUTOPSIE POÉTIQUE

L’AUTOPSIE POÉTIQUE

La cigogne survole la ville étoilée
Le silence règne sur la parole éteinte.
Les ondes la mènent vers des terres éloignées
que l’enfançon n’aura point atteintes.

Une page blanche se dessine, pure, limpide.
Le patrimoine génétique est la seule estampille
ayant marqué le petit être fragile, candide;
le calice de la fleur qui émoustille.

Mal an, bon an, le chérubin observe, touche.
Au gré du temps la page s’emplit de mots, de rimes.
Les cicatrices naissent de diverses escarmouches;
l’éducation module ses valeurs les plus intimes.

Le périanthe fini domine du haut de sa tige
à travers les champs multicolores qui le bordent.
La force du vent, les intempéries, le vertige,
écornent la page et les lettres débordent.

L’orchidée s’épanouit, l’éphèbe s’éveille.
Le libre arbitre l’envahit, les questions foisonnent.
La main la déracine et la jette dans la seille
où l’oxygène manque, la belle flétrit et frissonne.

A force de volonté, le damoiseau guide
la contingence du vivant. Il serine les expériences
qui aboutissent à la clairvoyance avide
de contrôler désormais son humble existence.

Un souffle emporte la page vers d’autres contrées,
les doigts délicats repiquent la plante putride
dans le verger destiné au preux chevalier.
La nouvelle impression des vers qui président.

Ayant tout acquis, il peut être bon prince
et soigner la patte de son fidèle destrier
pour rencontrer sa belle que plus rien n’évince.
L’ingénuité du poème fleurit le foyer.
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LA ROSE ÉTERNELLE

LA ROSE ÉTERNELLE

Phénix de la vie au teint vermeil.
Immobile, tu siffles un air affectueux.
Il résonne dans mon cœur qui sommeille
et son écho le colore d’un désir de feu.

Ma main ne peut te cueillir, grâce pérenne,
ta maturité ancre les racines, immuables
qui soutiennent ton élégance, magicienne,
tu chuchotes la formule sacrée, secret inestimable.

Reflet de l’amour profond, retour à l’essentiel,
mes maladresses à tes épines se blessent.
L’envie de t’arracher rappelle ma faiblesse charnelle
mais tu aimes sans limites et tes effluves me caressent.

Rose des vents, tu m’indiques la trajectoire.
Quatre points cardinaux, tous mènent au bonheur
lorsque le cœur me guide, la passion incarne ma gloire.
Eglantine, quand j’hurle, tu me murmures « n’ai pas peur ».

Consécration de l’amour par la divinité,
tu me rappelles l’art d’aimer à travers l’existence.
Ton épanouissement s’estampille pour l’éternité
et m’oblige à me fondre dans la transcendance.
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LE CHOCOLAT, L’ALPHA ET L’OMEGA

LE CHOCOLAT, L’ALPHA ET L’OMEGA

Le cacaoyer, son père, trône dans l’ombre.
La cabosse l’éclaire aux couleurs du soleil
et donne un air de fête pour répondre
à l’appel mutin de petites fleurs blanches qui se réveillent.

De délicates mains lui volent ses graines
qui sèchent patiemment pour faire peau neuve.
La fève voit le jour, et non, la faîne.
Elle se baigne, s’essuie, avant d’entamer l’épreuve.

Le moulin la concasse, ensuite, la tamise.
Surgit alors le noble grain de cacao,
qui, torréfié, dégage un arôme qui galvanise
nos plaisirs olfactifs. On l’hume amoroso.

Broyer, malaxer, cocher, tempérer, mouler,
autant de manipulations subtiles
que nécessite la pâte liquide, musquée,
résultat final d’un travail agile.

Les granules d’or à la jolie teinte brunâtre,
remaniées à travers les civilisations mexicaines:
Toltèques, Mayas, Aztèques, à chacun sa touche folâtre.
Elles enflamment la gourmandise et animent quelque fredaine.

On lui voue des vertus. De la bonne humeur
aux plaisir d’Aphrodite. Le serpent à plumes
nous a offert un breuvage bien enjôleur,
que la vanille et la cannelle, aujourd’hui, parfument.

A l’instar de l’Amour, il éveille les sens:
discret craquement, goût savoureux, parfum emmiellé.
Il hypnotise le regard par sa brillance,
et exalte l’euphorie, l’énergie, avec volupté.

Bouchées, pralinés, truffes, bonbons: toutes les formes.
Poudre, tablette, boisson. Il revêt tous les états,
et envoûte les fins amateurs que nous sommes.
Il est l’icône de l’Amour, mon tendre chocolat.
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LE GALBE ATARAXIQUE

LE GALBE ATARAXIQUE

La beauté est courbée, l’éclat, ogival.
Le busc de la vie forme un cercle infini
qui la maintient dans cet univers de spirales.
Les boucles mènent les lois de l’idiosyncrasie.

Rond est le sein maternel qui pointe le jour
à l’atome de parenté, la sphère modeste,
à l’abri du fiel sous l’arc-en-ciel du tourd,
le poisson aux couleurs vives, l’arbre céleste.

Le bulbe de l’oranger dessine les virages
que le chemin entame à chaque nouvelle étape.
Joignons les extrémités de l’orbe, du ramage,
pour retrouver la bonhomie de l’agape.

Le plaisir est le principe de l’existence,
le début et la fin auxquels aboutissent
les gouttelettes du temps, la volute de substance.
L’équilibre physiologique est l’édifice .

La détente serpentine, l’éclosion de la joie
nouées à l’harmonie avec la nature,
éléments essentiels pour se suffire à soi.
Le Dieu de la finalité est la courbure. 
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LE GUITARISTE

LE GUITARISTE

Le pied nerveux, en cadence, sur le sol, tape.
La guitare, posée non loin, somnole.
Du bout du doigt tu entames nouvelle étape.
Les notes de musique, en douceur, s’envolent.

Valse, tango, la mélodie swingue.
Elle intrigue, attire, prodigue le plaisir.
Avec ténacité, comme le lutteur sur le ring,
tu t’y atèle sans jamais te tarir.

La corde tirée garde sa souplesse.
Aux éclats tu ris du résultat escompté.
Le morceau joué, de toute délicatesse,
cette nuit, tout piano, viendra te bercer. 
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LE MOULIN DU RESPECT

LE MOULIN DU RESPECT

Les masses d’air dansent et interprètent le ballet,
la puissance de l’énergie cinétique.
Les adages laissent la place aux souffles frais,
qui effectuent leurs pirouettes atmosphériques.

Les hélices clignent sans cesse, toutes émues
par la séance funambulesque,et leurs cils
captent dans une ronde enfantine, transmue.
La force canalisée par les pales mobiles.

Une course circulaire, sans fin, s’entame
sur la cime d’un pylone tubulaire, droit,
élancé vers les nuages jusqu’à l’oriflamme,
l’étendard de la corporation sans voix.

Tu pompes l’eau ou produis l’électricité,
sans déchet, ni bruit. Dans le sens de la nature,
tu sièges équanime, filiforme, avec majesté ;
pour l’avenir commun, tu es de bon augure.

L’homme peut avec beaucoup de volonté, d’altruisme,
Inventer des merveilles qui modifient l’espace
Pour guérir les erreurs du passé, l’incivisme
Et sauver les jours en écartant la menace.

Chère éolienne, tu n’es qu’au printemps de la vie
et les ignorants critiquent tes imperfections.
Moi, je t’admire. Tu exerces une suprématie,
et siffles un cantabile pour l’adaptation .
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LE TIC TAC ENFANTIN

LE TIC TAC ENFANTIN

Jamais l’un sans l’autre, ils ne se connectent.
Sur le même tempo leurs pas se suivent.
Jeux d’enfants qui de tout se délectent.
La moindre agitation les captive.

La joie omniprésente, ils s’émerveillent
Du papillon et de son battement d’ailes.
Au bourdonnement sommaire, ils tendent l’oreille
Et caressent la vie de leurs petits doigts frêles.

Dès le potron-minet tout est prodige.
L’adulte est l’idole de l’utopie illusoire.
Dans une collection de rêves, il collige
Les images d’une philanthropie provisoire.

Dix heures dix, l’un à gauche, l’autre à droite.
Curieux de la moindre oscillation.
Leur cœur agité qui vous convoite
Miroir émotionnel de l’amour sans conditions.
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LES MOTS SE DESSINENT EN TON SEIN

LES MOTS SE DESSINENT EN TON SEIN

Petit carnet jaune que je lis sur toile bleue.
La couverture dos au ciel, les lignes fières face au sable.
Les mots doux glissent au goût de miel savoureux.
Un rayon de soleil caresse chacune de tes fables.

Les vagues déferlent, l’océan s’impose.
Auguste, Mère Nature nous guète et nous protège.
Chaque élément vital se complète en prose,
se réveille sur un fond de musique, de gai manège.

Ecouter ta force, courant d’eau qui tire,
toucher ta présence, la fraîcheur humide,
Goûter l’air pur de ton souffle d’émir,
observer les détails de ta fresque, l’Egide.

Dans tes bras, transportée, je me fonds.
Ton Royaume, réconfort, m’a tendu la main.
Chaque jour reconnaissance à ton nom.
Ta grandeur me fascine et me guide au loin.

Forêts tropicales, étendues de grains,
champs verdoyants, faune riche, unique.
Déserts arides et lacs sans fin.
Le tout vit, bouge, respire et s’embrique.