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GASTON LE CAMÉLÉON

GASTON LE CAMÉLÉON

Aaaaaahhouw, Gaston le caméléon s’étire et bâille.
Aaaaaahhouw, c’est dur de se lever, je reste couché.
Gaston est fainéant, il ne veut pas se rendre au travail.
Il préfère rester tranquille chez lui et paresser.

Tout petit déjà c’était le plus nonchalant de tous.
Lorsque ses camarades s’attelaient à la tâche
et changeaient de couleur en fonction des feuilles dans la brousse,
lui gardait les mêmes coloris en constante relâche.

Sur le sable, il était bleu, sur les plantes, il était rouge,
sur les troncs, il était mauve et dans l’eau, il était jaune.
Autant vous dire que son mimétisme n’est pas au point quand il bouge
et qu’on le repère encore aujourd’hui dans toutes les zones.

A chaque activité entamée, il s’arrête à mi-parcours.
Jamais Gaston ne finit ce qu’il entreprend.
Tout le fatigue en permanence , il n’a aucune bravoure
et laisse toujours tomber, c’est vraiment décourageant !

Il n’a pas achevé sa maison qui reste sans toit.
Depuis des années, il pleut à l’intérieur.
Gaston ne peut se rendre dans le jardin comme autrefois
car il n’a jamais tondu la pelouse, trop de labeur !

Sa maman vient encore lui apporter des gueuletons.
Comme il ne répond pas quand le téléphone sonne
Elle chante : « Gaston y a l’téléphon qui son et y a jamais person qui répond ! »
Mais lui s’en fiche et pou rien au monde ne s’actionne.

Bien sûr dans la vie, Gaston a peu réalisé.
Ni compagnon, ni enfant, ni quoi que ce soit.
Il faut faire des efforts pour être récompensé !
Sinon, on mène une existence qui parfois déçoit.
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RENÉ NEZ COLLÉ

RENÉ NEZ COLLÉ

Dans ma classe, j’ai un copain qui s’appelle René.
De l’extérieur c’est un enfant comme moi
avec ses différences et sa personnalité.
Mais lui est accro aux écrans, Dieu sait pourquoi.

Il a le visage collé à sa tablette.
C’est pourquoi nous l’appelons « René nez collé ».
Même dans la cantine devant son assiette
ou quand nous jouons ensemble à la récré.

Ce week-end il est venu à la maison.
J’avais organisé une soirée pyjama.
Nous étions une bande de quatre joyeux lurons
qui pétaient le feu et jouaient aux ninjas.

Sauf que René avait pris son ordinateur de poche.
Il s’est isolé pendant deux jours dans un coin.
Nous n’étions plus que trois mousquetaires, c’était moche.
À partir de maintenant, je l’inviterai beaucoup moins !

L’autre jour en me promenant dans la campagne,
j’ai vu un faisan. C’était extraordinaire !
C’est comme participer à un tournoi qu’on gagne,
Des instants uniques, inoubliables que je vénère.

Je crois que René ne voit plus ces miracles.
Ses yeux ne tournent pas à gauche ni à droite d’ailleurs.
Son regard fixe l’écran qui fait obstacle.
Et il s’écarte de nous comme un boudeur.

Moi, je préfère jouer au football en équipe,
construire des châteaux ou des circuits pour voitures.
Lorsque j’invite un ami, j’aime qu’il participe
et que nous jouissions ensemble de l’aventure.

Tant pis pour René, il finira plein de tics.
On l’aura prévenu, ce n’est pas faute d’essayer.
Il ne saura plus comment on communique
et restera à tout jamais « René Nez Collé ».
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ATTENTION À LA MÉCHANTE SORCIÈRE

ATTENTION À LA MÉCHANTE SORCIÈRE

La méchante sorcière prépare un mauvais coup.
Son cœur est de pierre, son corps laid et froid.
Dans ses chaudrons, une potion verte bout.
Pour attraper sa prochaine victime elle la boit.

L’élixir la transforme en une jolie dame.
Mais à l’intérieur, tout est noir et pourri.
Cette enveloppe lui permet d’aborder le quidam
qui n’y voit que du feu et lui sourit.

Bonjour ma petite fille, je te sens perdue.
Non, je vais à l’école avec mon cartable,
maman me fait confiance, je marche seule dans la rue.
Voilà ma proie, se dit la sorcière impitoyable.

Si tu le souhaites, nous pouvons acheter des bonbons.
Je connais un petit marchand non loin d’ici.
Tu n’arriveras pas en retard, nous nous dépêcherons.
Fais-moi confiance, je suis une femme gentille.

Heureusement, la petite fille sent le danger.
Elle se rappelle les consignes transmises.
Ne jamais s’adresser aux étrangers !
Son papa l’a prévenue avec hantise.

Alors, elle prend ses jambes à son cou
et crie de toutes ses forces « Au secours ! »
Des policiers mettent la sorcière sous les verrous.
C’en est fini pour ce cruel vautour !

Le danger est éloigné, la petite fille rassurée.
Sa bravoure l’a sauvée du mauvais sortilège.
Elle se sent forte aujourd’hui car elle ne se laisse pas piéger.
Elle reste à l’écoute de son intuition qui la protège.

La vie est un doux chemin
si tu t’éloignes des âmes perdues.
Pour cela écoute bien ton instinct
qui te guide loin des voies sans issue.
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MAMÉLIE MÊLE-TOUT

MAMÉLIE MÊLE-TOUT

Mamélie jolie se mêle toujours de tout.
Elle désire tellement aider son prochain
que dès qu’un conflit surgit, à pas de loup,
elle intervient et calme les galopins.

Mamélie jolie écoute les conversations.
Elle interrompt les autres pour donner son avis.
Mieux que tout le monde, elle pense connaître les solutions.
Elle donne des conseils, persuade et puis se réjouit.

Mamélie jolie s’intéresse trop aux autres.
Pourquoi ne s’occupe-t-elle pas de ses affaires ?
Peut-être que les siennes sont moins drôles que les nôtres.
Peut-être que ça lui donne un certain air.

Moi, je sais pourquoi Mamélie est un mêle-tout.
C’est triste, elle pense qu’elle manque de veine.
Que dans sa vie il y a un immense trou.
C’est une manière de cacher sa grande peine.

Pourtant, Mamélie jolie est une aventurière.
Elle ne doit pas avoir peur de s’occuper d’elle
car c’est une petite fille avec du caractère.
Elle est très créative et charmante demoiselle.

Mamélie jolie, ne te mêle plus de tout.
Porte ton attention sur tes talents.
Tu en as plein, je t’assure, ne fais pas la moue.
Un jour tu en épateras plus d’un, c’est évident !

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L’ASPIRATEUR AVALEUR DE FANTÔMES

L’ASPIRATEUR AVALEUR DE FANTÔMES

J’ai toujours des petits fantômes autour de moi.
Le premier est gentil et me guide dans les bonnes actions.
Le second est méchant, ce qu’il me souffle est sournois.
Et le troisième, en colère, se fâche avec disproportion.

Quand le méchant et le colérique me titillent,
je vais chercher l’aspirateur, le « Brone ».
J’allume le moteur et comme si je lançais une torpille,
je dégaine le suceur et délimite ma zone.

Alors, armé de mon avaleur de fantômes,
tout à coup, elles ne m’approchent plus ces mauviettes.
Elles font bien moins les malignes face à ce binôme.
Je ne suis plus leur proie, c’est moi qui tiens la baguette.

Vrrrrouou. Vrrrrouou. Slurp ! Et voilà, j’en ai un.
Celui de la colère, le plus vil de tous.
Il me suit partout et a un mauvais parfum.
À cause de lui, mon cœur se courrouce.

Vrrrrouou. Vrrrrouou. Slurp ! C’en est fini du second.
Engloutis, gobés, ingurgités !
Ombres crétines, odieux bouffons.
Ha. Ha. Je vous ai eu zombies malfamés

Il ne reste alors plus que le gentil fantôme.
Celui-là, je le garde, il me rend bienveillant.
Apaisé, je me bonifie dans son royaume.
Celui de l’altruisme où le mal est absent !
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DAME KANGOUROU BLEU

DAME KANGOUROU BLEU

Madame Kangourou bleu, lors d’un bond astronomique,
croisa Monsieur Koala qui se frotta les yeux.
Il hurla dans une tentative allégorique :
« Une Schtroumpfette en Australie ou suis-je diablement bigleux ? »

Non, non, Monsieur, détrompez-vous, je suis un kangourou.
Mais, je suis bel et bien bleue, point d’orange pour moi.
Saperlipopette, le ciel vous est tombé sur le caillou?
Votre pauvre mère a dû mettre bas avec effroi !

Ma mère, Monsieur, fut la plus comblée des marsupiaux.
Quatre pattes vigoureuses, une queue de belle allure,
des épaules très larges et un minois des plus beaux.
Sachez que je compte parmi les plus charmantes créatures.

Ne dit-on pas : « sang bleu » pour la noble héritière,
« fleur bleue » pour la tendre, sentimentale avant tout ?
Sans compter « cordon bleu » pour la bonne cuisinière.
Alors ? Éblouissante, et différente, je vous l’avoue.

Madame, il est vrai que j’en reste comme deux ronds de flan.
Face à vous, je me sens désormais bien ordinaire !
Permettez que je vous offre ce joli ruban.
Une perle bleue dans la brousse, c’est extraordinaire !

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LA GUITARE PLEURE

LA GUITARE PLEURE

Le chef d’orchestre fait danser sa baguette du bout des doigts.
Les instruments reprennent pour la dixième fois le même morceau.
Ils se retournent tous avec de gros yeux vers le rabat-joie.
À chaque tentative, la guitare plonge dans de gros sanglots.

Elle n’a pas la force de jouer la symphonie, son cœur saigne.
Tout au plus un requiem mais ses cordes gémissent de douleur.
Elle a perdu sa mère la contrebasse, les lumières s’éteignent.
Et le sentiment de solitude qui l’envahit lui fait peur.

Oh, Dame contrebasse avait bien perdu la tête
et depuis longtemps déjà l’archet ne l’accompagnait plus.
La guitare savait que c’était la fin de l’interprète.
Condamnée ou non, elle l’avait toujours connue.

Rien ne l’avait préparée à la perte d’un être cher
et elle pense à tous ces instants de bonheur, des jours précieux.
Aux tempêtes également, aux moments de souffrance, de galère.
Les fois où elle l’avait détestée où elle prenait feu.

Ce n’était qu’un instrument et la vie n’est pas éternelle.
Mais, elle aimait imaginer que sa mère serait toujours là.
La contrebasse lui avait donné le jour à Bruxelles,
et appris les secrets de la musique qu’elle vénéra.

Aujourd’hui, tout paraît gris, sa caisse est vide et son corps froid.
Le soleil s’éloigne, ne subsiste plus que le chagrin.
Ses cordes crient et son manche tremble fissurant le bois.
Elle n’aspire plus qu’à dormir, après-midi et matin.

Le temps guérit les blessures et le soleil refait surface.
Mais les instruments sont fragiles et les coups de vent les bousculent.
Heureusement que ses congénères la soutiennent pour faire face.
L’amour est le meilleur des remèdes quand l’existence bascule.

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LA FRÊLE GAZELLE SE TRANSFORME EN HYÈNE

LA FRÊLE GAZELLE SE TRANSFORME EN HYÈNE

Elle vivait dans la peur. Des années à fuir les menaces.
Frêle, légère, elle avait appris à courir à toute allure.
Elle atteignait une vitesse qui dépassait celle des prédateurs voraces.
Elle devait se méfier de toute autre créature.

Sa vie prit enfin une autre tournure
à la naissance de son petit faon.
Ce n’était plus d’elle qu’il s’agissait mais de sa progéniture.
Il fallait le protéger d’autant plus qu’il était très différent.

Ses pattes étaient trop arquées, il ne pouvait bondir.
Cela le ralentissait et le mettait dans l’embarras.
Oh, maman gazelle avait bien tenté de l’endurcir…
mais rien n’y faisait, elle désespéra.

Elle se mit à réfléchir, « je suis dans une impasse.
Nous, les gazelles, nous devons fuir, nous sommes impuissantes ».
C’est ce que ses parents lui avaient appris, c’était sa place
d’être en bas de la chaîne, la proie des races dominantes.

Et s’ils l’avaient trompée ?
Si elle n’était pas impuissante ?
C’est ce qu’on lui avait toujours inculqué.
Mais il y avait sûrement une variante.

Elle décida de prendre le taureau par les cornes.
À la prochaine agression, je ne serai plus une proie.
Je surprendrai mon attaquant et serai en pleine forme.
Je bondirai pour qu’il recule, il aura peur de moi.

Plus jamais, la gazelle, au danger ne se déroba.
Elle mena une vie paisible dans les steppes africaines.
Les méchants n’osaient plus l’affronter car elle gagnait les combats.
On la savait aussi forte et terrifiante qu’une hyène.
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LE CHAMEAU A PERDU UNE BOSSE

LE CHAMEAU A PERDU UNE BOSSE

Bonjour Monsieur le dromadaire. Quelle journée n’est-ce pas ?
Je ne suis pas un dromadaire, je suis un chameau !
Un chameau à une bosse ? Je ne suis pas si naïf que cela !
Si vous l’êtes. Vous vous fiez à vos yeux qui vous mènent en bateau.

Figurez-vous qu’hier soir, avant de me coucher,
j’ai déposé mes bosses sur la table de nuit.
Et ce matin, quelle ne fut ma surprise de constater
que l’une d’entre elles avait disparu. Quel ennui !

Ah… mais attendez, ceci explique cela.
Je crois connaître la clé de l’énigme.
Ce matin, mon cousin, en pleine bérézina,
bégayait, il s’exprimait par borborygmes.

Un cha… cha… un… meau… meau… trois… trois… bo… bosses.
Je ne comprenais pas et crus qu’il avait trop bu.
Un cha… cha… meau… meau… à… à… trois bosses.
C’est cela, je lui dis, retourne te coucher et reviens détendu.

Il n’y a tout de même aucun mal à bégayer.
Non, mais un chameau à trois bosses me paraissait étrange.
Un chameau à trois bosses, bien sûr, j’aurais dû m’en douter.
Ma femme a perdu ses lunettes… oh, mon Ange.

Elle ne sait certainement pas qu’elle porte une bosse de trop.
Il faut que j’aille la prévenir de toute urgence.
Merci très cher, ayez le coup d’œil, vous éviterez les imbroglios.
Je m’en vais, de ce pas, régler cette négligence.
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L’INDIEN COURAGEUX A PRIS PEUR

L’INDIEN COURAGEUX A PRIS PEUR

Dans une forêt dense peuplée de serpents et de grands ours,
l’Indien dansait autour du feu brandissant sa hache.
Oïe oïe Ouh… Oïe oïe Ouh. Dans le ciel brillait la Grande Ourse.
Oïe oïe Ouh… Oïe oïe Ouh. Il sautillait avec panache.

N’importe quel autre Indien tremblerait comme une feuille,
dans le noir, seul, au cœur du danger sauvage.
Oïe oïe Ouh… Oïe oïe Ouh mais lui ne fermait pas l’œil.
Oïe oïe Ouh… Oïe oïe Ouh et frétillait avec courage.

Le feu crépitait dans le silence de la nuit.
Une chouette hululait par intermittence.
Ouh ouh… ouh ouh, l’indien s’arrêta sans faire de bruit.
Une branche avait craqué au loin, il stoppa sa danse.

Dans l’obscurité, il vit de petits yeux qui brillaient.
Figé, attentif, les oreilles percevant le moindre son.
Il sentit de l’électricité dans ses jambes qui tremblaient.
Son corps glacé était parcouru par de gros frissons.

C’était la frousse qui le rongeait petit à petit.
Il s’assit en boule criant : « Au secours, j’ai peur. »
Mais le soir même, tout le monde était reparti.
Il n’y avait personne pour le tirer de sa torpeur.

Il resta ainsi toute la nuit, incapable de bouger.
Observant le moindre mouvement suspect.
Sans dormir, en priant le ciel de le protéger.
Il tenait sa hache avec les deux mains et fit le guet.

Au petit matin, ses amis furent très étonnés
de le trouver apeuré, caché sous une couverture.
Ils le prirent dans leurs bras pour le rassurer
et le ramenèrent chez eux enfourchant leur monture.

La frayeur ne l’avait pas épargné aussi courageux qu’il fût.
Elle est humaine et nous protège des menaces.
Il aurait dû crier très fort et s’encourir mais il s’est abstenu.
Son corps a souffert car la peur non évacuée laisse des traces.

Heureusement que la vie guérit les blessures.
Avec le temps, l’Indien apprend à gérer ses angoisses.
Petit à petit, il construit une nouvelle armure
qui le protègera afin que plus jamais rien ne le froisse.