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LE DIDGERIDOO

LE DIDGERIDOO

Woooong woooong, l’Aborigène souffle dans son instrument à vent
creusé par les termites et fini à la cire d’abeille.
Wiiiiiiiing wiiiiiing, il élève les esprits en les pénétrant,
il envoûte, surprend, soulève et réveille.

Les troncs d’eucalyptus évidés sont peints.
Des milliers de petits points illustrent la mythologie.
Les Aborigènes pensent que les rêves forment le destin.
Le serpent Arc-en-ciel les guide la nuit.

Wiiiiiing Wiiiiing, les lèvres du musicien vibrent.
La tonalité de base constitue le bourdon.
Waaaang Waaaang, la culture se base sur une nature libre.
Les Ancêtres transmettent la sagesse à travers les sons.

Le Didgeridoo est un instrument extraordinaire
qui me donne la chair de poule.
Mes oreilles attentives ne peuvent se soustraire
aux vibrations émouvantes qui en découlent.
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J’AI MARCHÉ DANS UNE CROTTE

J’AI MARCHÉ DANS UNE CROTTE

Ce matin, j’ai marché dans une crotte.
Maman m’a dit : « Ça porte bonheur. »
Je n’ai pas compris, je pense qu’elle est sotte
car moi, ça m’a plutôt porté malheur.

En entrant en classe, j’en ai mis partout.
L’institutrice a désapprouvé.
Je me suis déchaussé et j’ai fait la moue.
Ce n’est pas chouette pour commencer la journée.

Pourquoi les chiens peuvent-ils déféquer dans la rue ?
Moi, je dois me rendre aux toilettes même quand je suis pressé.
Les adultes ont des règles parfois saugrenues
et trouvent des excuses pour ne pas l’avouer.

Dans la cour, personne ne s’est approché de moi.
Cela sentait mauvais, une odeur nauséabonde.
Jamais mon chien ne fera ses besoins sur la voie.
C’est dégoûtant sinon, c’est sûr, je le gronde !

Maman est venue me chercher à l’école.
C’était ma pire journée, une vraie calamité.
Elle m’a dit : « Viens ici que je te console.
La prochaine fois nous rentrerons te changer ».
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LA MAISON À BONBONS

LA MAISON À BONBONS

Une odeur enivrante me chatouille les narines
dès que j’entre dans la maison à bonbons.
Une petite dame aux lunettes grenadine
me sourit d’un air folichon.

Elle se cache derrière d’imposants bocaux
qui regorgent de douceurs, de friandises.
Guimauves, pralines, cuberdons, quel tableau !
J’aime les admirer et éveiller ma gourmandise.

Mmmh… que vais-je choisir ?, je me sens tellement libre.
Le goût du bonheur je pense, celui qui dure.
En franchissant le pas de la porte, le cœur vibre.
Puis, l’euphorie que le choix me procure.

La petite dame me propose de prendre place.
La pièce est décorée de fauteuils confortables.
De jolis meubles coquets remplissent l’espace.
De petites fleurs fraîches ornent les tables.

Elle me tend un menu original.
Sur la partie gauche, tartes et gâteaux.
Sur la partie droite, infusions et thés au goût peu banals.
Je salive et choisis une tarte aux pruneaux.

C’est ici que je me sens le mieux.
Au milieu de tout ce qui me rappelle les câlins.
La jouissance d’un moment heureux.
La volupté, loin du chagrin.

C’est un petit endroit féérique.
Les adultes l’appellent : « salon de thé ».
Ils transforment les choses simples et les compliquent.
C’est une maison à bonbons, pourquoi le cacher ?
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LA MAUVAISE FORMULE MAGIQUE DE FRIDO

LA MAUVAISE FORMULE MAGIQUE DE FRIDO

Frido le petit sorcier est de mauvaise humeur.
Sa vie l’ennuie. Tous les jours les mêmes tâches.
Un train-train quotidien dont il a horreur.
Une potion par-ci, une potion par-là, sans relâche.

Il rêve d’une existence tranquille au soleil.
S’amuser dans les vagues, construire des châteaux de sable.
Se lever tard dans un pays qui l’émerveille.
Rester sur la plage et raconter des blagues.

« Ça suffit », se dit-il ; il faut trouver la solution.
La formule magique qui me transposera dans un endroit fabuleux,
où je grandirai loin de la ville et de la pollution,
plein de surprises et d’animaux mystérieux.

Il consulte le grimoire de Grand-mère Alcine,
espérant y trouver la clé de son rêve.
Pendant des heures, assis dans le fauteuil, il bouquine.
« Euréka, la voilà ! » Il l’a trouvée et se lève.

Le livre indique : écrivez votre souhait dans le moindre détail.
Surtout n’oubliez rien, fermez les yeux, inspirez profondément
et prononcez les mots suivants : « Hocus, pocus, semaille ».
Frido se concentre du mieux qu’il peut et dit la formule, impatient.

Il ouvre les yeux et… oh, surprise, que voit-il ?
Des étendues de blanc, de la neige partout.
Ouh, ouh, un phoque s’approche sur la presqu’île.
« Non, crie-t-il, je suis en Alaska, ce n’est pas ça du tout ! »

Il y a bien l’océan, la nature sauvage.
Le calme, l’air frais et le soleil étincelant.
Mais ce n’est pas le bon paysage,
la magie s’est trompée de continent.

Heureusement, un Eskimo en train de pêcher tout près
l’aborde, accueillant, et lui propose le couvert.
Frido l’accompagne à son igloo et sur le trajet
est envoûté par la splendeur de ce nouvel hémisphère.

Ce n’est pas le destin sur lequel j’avais fantasmé.
Mais les ingrédients de la réussite sont bien présents.
Je vais suivre mon étoile et en profiter.
C’est peut-être ici que mon avenir sera rayonnant.
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LES LÉGUMES METTENT LES VOILES

LES LÉGUMES METTENT LES VOILES

«Navire inconnu à tribord » crie le Capitaine Tomate.
Tout l’équipage est sur le pont, chacun à sa place.
Monsieur Brocoli tient la barre, il fait pivoter la frégate.
Madame Aubergine s’occupe des voiles, toujours efficace.

Cornichon le Moussaillon, observe à travers la longue vue.
Il est perché en haut du mât dans une vieille barrique
et vocifère : « C’est un bateau pirate qui pollue,
pesticides à bord, changez de cap, voilier satanique ! »

Le bateau vire à bâbord et à toute vitesse prend la fuite.
L’ennemi disparaît au loin, les légumes sont hors de danger.
Monsieur Navet investigue la carte, quelle belle réussite !
Il prend le compas et dessine une nouvelle traversée.

Nous trouverons un nouveau potager pour nous accueillir,
une terre riche et aimée par ses habitants,
ne laissons pas les insecticides nous démolir,
le Capitaine Tomate guidera ses marins loin des tyrans !
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LA TONG ET LE CHAPEAU SE MARIENT

LA TONG ET LE CHAPEAU SE MARIENT

Le soleil descend et colore le ciel de rose.
Une douce brise souffle en provenance de l’océan.
Les surfeurs guettent les vagues que la mer leur propose.
Tous face à l’horizon, la marée montant.

Sur la plage, une multitude de serviettes de bain
se reposent avant d’accomplir leurs tâches coutumières.
Les planches glissent sur la lèvre de la vague d’un air taquin.
Longboards, shortboards, malibus, toutes sont fières.

Sur le sable, un chapeau fait un petit somme.
Aujourd’hui la journée fut rude au soleil.
Mais une petite voix réveille le bonhomme:
« Bonjour mon ami, quel plaisir de retrouver votre teint vermeil ! »

« Aloha » ma belle, eh bien je vous attendais.
Cela me touche… Venez-vous me parler ?
Humm, comment vous dire, c’est un peu comme un secret.
Approchez-vous, j’aimerais vous le souffler.

Laissez-moi deviner… Vous changez de métier ?
Non, non, je suis bien à ma place, proche des nuages.
Alors vous changez de tête peut-être. Une moins mouillée ?
Non, la tignasse humide apporte bien des avantages.

Vous allez enfin apprendre à surfer ?
Oh non, comment voulez-vous que j’attache le leash ?
Bien pointé ! Que voulez-vous me révéler ?
Là, je me sens aussi petit qu’un pois chiche !

Voilà, mon cœur a beaucoup gonflé ces dernières années.
Oh, mon Dieu ! Quelle vilaine maladie vous frappe ?
Ne vous inquiétez pas, vous pouvez m’aider.
Dites-moi vite avant qu’elle ne vous happe.

Belle tong aux yeux turquoise, voulez-vous m’épouser ?
Oh mon joli chapeau rouge, quel honneur pour moi !
Cela signifie-t-il que vous acceptez ?
De tout mon cœur oui, grand OUI, non sans émoi !
Vous me voyez comblé, venez approchez-vous.
Offrez-moi vos lèvres que je chatouillerai.
Vous me faites battre le cœur à travers ce doux bisou.
Promesse de couvre-chef, jamais plus je ne vous quitterai.
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FRISBEE LE BIGOUDI

FRISBEE LE BIGOUDI

Oh la la ! Bouclettes, frisettes, crêpages de chignon.
J’en ai plein les bottes de cette corvée quotidienne.
Accroche-cœurs, anglaises, frisottis. Je dis non !
Des années sur toutes les têtes. Eh bien, qu’elles s’abstiennent !

Cheveux mauves, cheveux gris, cheveux verts, cheveux blancs.
Shampouiner, sécher, boucler, mettre en plis.
Peignes, brosses, sèche-cheveux, casques, quel boucan !
Je veux faire mes valises et retrouver l’appétit.

Moi, j’aime le vent, les oiseaux, les papillons,
le ciel bleu, la chaleur d’un rayon de soleil,
l’arc-en-ciel qui chapeaute les badauds et leur capuchon.
Moi, j’aime les pieds qui sautent dans les flaques non pareilles.

Ma vocation à moi est de voler, oui, voler !
Ma circonférence augmente à rester immobile,
à chauffer et chauffer encore à longueur de journée.
Je suis tout décrépit, avachi dans ce fournil.

Cela fait des mois que je m’entraîne la nuit.
Dès que le salon dort et que le silence règne,
je déploie des efforts assidus mais ne fais aucun bruit.
Je prends mon envol sans que mon poids ne me retienne.

Car j’ai un plan ingénieux qui me sortira d’ici.
Au premier bambin qui se lassera d’attendre,
je bougerai mon popotin dans une danse réussie,
et, hop, il m’agrippera et ne me rendra plus.

À moi les brises, le zéphyr, fini les crolles,
Je serai enfin Frisbee le Bigoudi.
Accompagner les poches et enfin toucher le sol.
Je me ferai la belle, adieu cheveux, je vous le dis !
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LE JARDINIER SATINÉ

LE JARDINIER SATINÉ

En Australie, à la saison des amours,
du matériel bleu disparait dans les maisons.
Des bouchons de bouteilles, des pinces à linge, rien de lourd,
des feutres, des bijoux, des pailles ou des médaillons.

Cet étrange phénomène se reproduit chaque année.
Les habitants s’y préparent et cachent leurs objets fétiches.
Le vilain voleur a déjà été démasqué :
un petit oiseau aux yeux indigo qui se niche.

Il s’appelle « le jardinier satiné ».
Un grand charmeur au plumage noir brillant.
Il a mis au point une tactique pour draguer
en construisant un berceau des plus charmants.

À l’entrée de celui-ci, il dispose des garnitures bleues.
Des fruits, des fleurs, des plumes et le butin subtilisé.
Un véritable enjeu ! Avec le bec, il peint même l’allée.
Ses talents d’artiste créent un surprenant tableau gracieux.

Ainsi, une petite femelle intriguée passant par là,
attirée et séduite par l’œuvre du virtuose
qui parade et lui interprète un chant a capella,
entre dans la cour de la jolie maison et s’expose.

Elle y découvre le mâle qui au soleil se révèle.
En hochant la queue, gracile, il preste une petite danse,
saisit une offrande dans son bec et entrouvre les ailes.
La dame éblouie s’adresse à lui avec révérence.

Tous les deux amoureux se blottissent l’un contre l’autre.
Ils ne se quittent plus des yeux parce qu’ils s’aiment.
Dans la douceur de leur foyer, gentiment, ils se vautrent
et avec délice fredonnent de langoureux poèmes.
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Contes pour grandir

MON PYJAMA EST TROP GRAND

MON PYJAMA EST TROP GRAND

Ce matin je me suis baissé
pour ramasser un jouet.
Mon pantalon est tombé,
ce n’était pas vraiment discret.

J’ai entendu rire aux éclats.
Alors je me suis retourné.
Maman était juste derrière moi.
Elle ne pouvait se contrôler.

Oh deux jolies grosses pommes roses,
je m’en vais les croquer à pleines dents.
Elle dit parfois de drôles de choses.
Pas question de mordre dedans !

Je t’avais dit qu’il était trop grand.
Je flotte dans ce pyjama.
C’est une taille pour les géants.
Je ne suis pas Gargantua !

Tu vas grandir mon chéri.
Ne t’inquiète pas, tu verras.
Dans peu de temps, il sera trop petit.
Le temps d’un abracadabra.

Avec elle, c’est toujours pareil.
Elle n’achète pas le bon format.
Elle a besoin de conseils
car moi j’ai l’air d’un bêta.

Les pulls m’arrivent aux genoux.
Les pantalons tombent jusqu’aux cuisses.
Les manches pendent comme des bajoues.
Elle a besoin de la notice.

Je vous jure ce n’est pas drôle
parfois d’être un enfant
car les adultes ont le contrôle,
et ils peuvent être embêtants.

En plus ils croient avoir raison
et n’écoutent pas bien leurs chérubins.
Pourtant des choses nous en savons.
Nous ne sommes pas des pantins.

Moi je dis que s’ils nous entendaient.
La vie serait plus facile.
J’aurais un air plus coquet.
Et mes fesses ne seraient plus en péril !
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Contes sympas

LES POUX N’AIMENT PAS TONTON FRANCK

LES POUX N’AIMENT PAS TONTON FRANCK

À l’école il y a des poux.
Maman n’aime pas quand elle l’apprend.
Tout de suite, elle gonfle les joues
et soupire très fortement.

Elle prend mon imperméable,
mon écharpe et mes mitaines
et dans un geste impitoyable,
les met en quarantaine.

Et là, elle fouille dans mes cheveux
comme pour chercher un trésor.
Ils en ressortent calamiteux
mais elle ne trouve pas son or.

Tous les jours, elle me surveille
et m’inspecte minutieusement.
Partout jusque dans les oreilles
mais point d’intrus méchant.

Les poux chérissent les cheveux longs.
C’est pourquoi elle rase les miens.
Elle pense qu’alors ils s’éloigneront
et choisiront un autre chemin.

Tonton Franck il a de la chance,
les poux ne nicheront pas sur son crâne.
Il possède la meilleure défense…
Sa tête est pelée comme une banane !